SHP665
ARBITRAGE D’UN GRIEF
ENTRE :
LA COMPAGNIE
DES CHEMINS DE FER NATIONAUX DU CANADA
(la "Compagnie")
Et
LE SYNDICAT
NATIONAL DE L’AUTOMOBILE, DE L’AÉROSPATIALE, DU TRANSPORT ET DES AUTRES
TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU CANADA (TCA-CANADA)
(le Syndicat)
CONCERNANT: DANIEL DION – 30 MAUVAIS POINTS – 14 JANVIER 2010
AVOIR REFUSÉ DE FAIRE UN TRAVAIL
ARBITRE: Me Michel
G. Picher
Représentaient
la Compagnie :
D. Laurendeau –Directeur,
Ressources humaines, Montréal
S. Grou –Directeur
principale, Relations de travail, Montréal
G. Delorme –Superviseur
général, Montréal
D. Parent –Surintendant
adjoint, Montrain, Montréal
Représentaient
le Syndicat :
D. St-Louis –Représentant
national, Montréal
R. Brosseau –Vice-président
du Local, Montréal
D. Dion –Plaignant
Audition à Montréal, jeudi le 21
avril 2011
SENTENCE ARBITRALE
Il
appert de la preuve que le 14 janvier 2010 M. Dion a carrément refusé d’obéir à
la direction de son superviseur, M. Gilles Delorme. Ce dernier lui demandait de
se rendre sous la plateforme de la voie no. 8 à la Gare Centrale pour procéder
au dételage des voitures 433 et 440, pour ensuite remplacé ces deux voitures
par deux autres wagons. Il semble que deux jours auparavant M. Dion s’était
frappé la tête en effectuant une tâche semblable dans les espaces restreints en
dessous de la même plateforme. Mais plutôt que d’’expliquer son hésitation ou
de discuter du problème, M. Dion a simplement refusé de suivre la directive de
M. Delorme. De plus, ayant refusé de faire le travail assigné, il s’est déclaré
malade et a quitté le lieu de travail pour la journée, sans autorisation.
Suite
à une enquête disciplinaire, enquête remise pendant plusieurs mois en raison de
l’absence maladie de M. Dion, la Compagnie lui a imposé 30 points de démérite
pour son insubordination lors de l’évènement du 14 janvier 2010.
Cette mesure de discipline, ajoutée à un dossier qui
comptait déjà 40 points de démérite,
suite à une autre sentence arbitrale concernant son manquement aux règles
concernant le port d’équipement de sécurité, entraînait le congédiement du
plaignant.
L’Arbitre
considère qu’il y a des facteurs mitigeants importants à prendre en
considération dans ce dossier. D’abord, il faut reconnaître que M. Dion est un
employé de trente-deux ans de service à la Compagnie,. Avant 2009 il n’a été
discipliné qu’à cinq reprises et n’a subi aucune discipline sauf pour ses absences
et retards au travail, en plus d’une erreur sur sa feuille de temps, depuis
1997. Autrement dit, M.. Dion n’a pas fait preuve de difficultés disciplinaires
importantes le long d’une carrière de plus de trente ans.
Deuxièmement,
la preuve médicale déposée par le Syndicat indique que le plaignant souffrait
d’anxiété dans la période des évènements qui nous occupent. Je suis d’avis que
même si cette condition ne pouvait pas excuser l’insubordination de M. Dion,
elle constitue néanmoins un facteur mitigeant qui doit également être pris en
considération. Somme toute, je crois qu’il y a lieu de substituer une
suspension pour le congédiement du plaignant.
Pour
ces motifs, le grief est accueilli, en partie. J’ordonne que M. Dion soit
réintégré dans ses fonctions, sans perte d’ancienneté et sans dédommagement
pour sa perte de salaire et d’avantages sociaux. La période entre son congédiement
et son retour au travail sera notée sur son dossier disciplinaire comme une suspension
pour son insubordination ainsi que pour avoir quitté son poste sans
autorisation le 14 janvier 2010.
Je
demeure saisi du dossier pour résoudre toute question ou mésentente relativement
à l’interprétation ou à l’exécution de cette sentence.
Fait à Ottawa le 4 mai 2011.
L’ARBITRE
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MICHEL G. PICHER